Olivia L. Ryder
Messages : 9 Date d'inscription : 23/07/2009
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Olivia L. Ryder
Messages : 9 Date d'inscription : 23/07/2009
| Sujet: Re: — olivia leah ryder Jeu 23 Juil - 23:35 | |
| — entretien avec le diable. caley thynan & olivia l. ryder
JUILLET 2040 — Elle observa longuement les murs de pierre devant elle, soupira un grand coup. Avec son éternel courage de Gryffondor, elle se répéta pour la centième fois de la journée que ça pourrait être pire, sans trop y croire. Elle ne comprenait pas non plus ce qui l'avait poussée à revenir ici, à accepter l'offre de Caley Thynan: elle qui avait toujours redouté les grandes foules, pourquoi cette offre la tentait-elle à ce point? Peut-être était-ce l'amour des potions, oui, elle avait toujours eu un don naturel pour les potions, ce qui expliquait d'ailleurs son emploi actuel, fabricante de philtres chez Acury & Ed's — grands philtres à petits prix! L'immense porte de Poudlard se tenait devant elle, avec ses milliers de verrous, comme une barrière de bois usée qui semblait tenir bon malgré les années. Elle leva la tête vers les pignons au-dessus d'elle: le soleil l'aveugla, elle grimaça un peu. Elle pensa à quel point au juste elle devait avoir l'air perdu, comme ça, devant l'école de Poudlard, en plein mois de Juillet, avec seulement un sac à dos de voyage, des short et une camisole sport. Elle posa le sac sur le sol, en sortit une robe de sorcier propre mais défraîchie, puis rattacha ses cheveux blonds en une sévère couette, posa sur le haut de sa tête un chapeau pointu qu'elle avait acheté pour l'occasion. D'un petit coup de baguette — dix-huit centimètres, bois de merisier, ventricule de dragon — elle transforma son sac à dos en une chic mallette d'homme d'affaires. Puisant au fond d'elle dans une source de témérité qu'elle conservait pour les temps durs, elle cogna à la porte de Poudlard et sentit le petit cognement de son poing se résonner dans tout le bâtiment. OLIVIA — tu es une poire, ma petite olive. une vraie de vraie poire. Olivia Leah Ryder se tut juste à temps pour que le petit elfe de maison qui vint lui ouvrir ne l'entende pas se traiter elle-même de poire: il est vrai qu'une femme de cinq pieds huit, vingt-sept ans à l'époque, musclée et jolie, à l'air féroce et courageux, qui se traite ainsi de poire devant une école qu'elle n'a pas visité depuis dix ans, ça peut paraître légèrement étrange. Lorsqu'elle se présenta, le gentil elfe voulut la mener jusqu'au bureau du directeur Thynan, mais, alors qu'ils se tournaient vers les escaliers, ils aperçurent en même temps la carrure peu imposante et recroquevillée de Caley Thynan, son éternel sourire sage. ses grandes lunettes rondes et ses cheveux gris qui reflétaient toujours un roux ancien. L'elfe de maison s'éclipsa sans dire mot, laissant Olivia seule devant cet homme qui l'impressionnait tant: bouche bée, elle était incapable de placer un mot. C'était comme la première fois qu'elle l'avait vu, presque dix-sept ans auparavant; la seule chose qu'elle arrivait à penser était que, dans son temps, ce garçon avait dû avoir sa place à Serdaigle, et qu'il avait dû faire bien des jaloux parmi ses compagnons, autant pour son intelligence que pour son physique. Thynan s'approcha d'elle, une lueur heureuse dans les yeux, sa calme grimace aux lèvres. Il lui posa une main sur l'épaule, juste sur le côté, comme on le fait à quelqu'un dont on s'est réellement ennuyé: énervée, elle n'arriva qu'à esquisser un sourire faible et échapper un sourire: qui aurait cru que, dix ans après sa graduation de cette école qu'elle avait, comme plusieurs, tant détesté, elle serait de retour, là, dans ce grand hall d'entrée, avec Caley Thyna de surcroît! Elle-même n'y croyait réellement qu'à moitié. THYNAN — vous m'avez manqué, miss ryder. venez par ici, je crois qu'il fera meilleur dans mon bureau, pour discuter de nos affaires. Et pendant qu'ils montaient les escaliers qui, juste pour Thynan, arrêtaient de plaisanter, Olivia, silencieuse, repensa à leur tout premier entretien. Le stress qu'elle avait ressenti ce jour-là était comparable au stress présent, oui, tout comptes faits, elle voulait bien avouer. NOVEMBRE 2027 — La petite Olivia Ryder, vraiment toute petite à l'époque, pas plus que quatre pieds huit, onze ans, s'arrêta avec hésitation devant la grande gargouille qui barrait l'entrée du bureau de Caley Thynan. Quelques jours plus tôt, elle avait reçu une missive du directeur, l'invitant à venir le rejoindre pour une petite discussion — les exacts termes de la lettre étaient « échanger quelques mots sur divers sujets » — lundi soir, à huit heures, après sa retenue avec le concierge. Olivia ne savait pas ce que le grand homme voulait lui partager, mais elle redoutait un peu ce qu'il allait lui dire: elle était loin d'être une élève modèle. En trois mois, elle avait déjà accumulé six retenues et s'était mis à dos la moitié du corps enseignant. Des fois elle en faisait trop, en potions par exemple, où elle excellait déjà mais où, même si le maître lui disait de faire la mixture simple de la page 4, elle prenait les potions complexes de la fin du manuel et les réussissait avec brio. Si ce n'était pas ce cas, c'était qu'elle n'en faisait pas assez: douée, la petite s'était rendu compte qu'il ne lui servait à rien de se rendre en cours de sortilèges, qu'elle avait désormais sauté deux fois. Elle n'avait pas froid aux yeux et ne craignait rien: de toutes façons, ses parents ne faisaient plus attention à elle depuis bien longtemps, occupés à élever leurs sept autres enfants ainsi que les millions de poules et de champs de maïs qu'ils cultivaient. En plus, Olivia avait déjà de mauvais amis: tous les fils et filles de mangemorts, c'est-à-dire tous les Serpentard, s'étaient déjà rangé derrière elle. Malgré tout, elle restait, selon ses professeurs, enfin ceux qui l'aimaient, une élève attachante dans ses maladresses. Elle inspira à fond, ferna les yeux et se répéta son éternelle phrase — ça pourrait être pire — puis prononça le mot de passe qui fit tourner la gargouille. THYNAN — vous êtes un intéressant personnage, miss ryder. OLIVIA — vous croyez? THYNAN — oh oui. je crois. OLIVIA / ÉLAN DE PANIQUE — ... bon, monsieur je sais que j'ai pas été une super élève, jusqu'ici mais je promets de me reprendre! j'écouterai en potions! j'irai même en cours de sortilège et je ne sortirai plus après le couvre-f... THYNAN / LÉGER RIRE — voyons olivia, pensez-vous que je veux vous punir pour ça? OLIVIA — oui? THYNAN — c'est mal me connaître. je parlais plutôt de votre capacité à mentir. vous allez faire croire longtemps à vos petits amis serpentard que vous êtes une sang pur? et à vos professeurs que votre père travaille au ministère et qu'il connaît le leur. OLIVIA / DÉCIDÉE — oui. Sans vraiment savoir pourquoi, la petite Olivia, qui n'était jusque lors qu'une petite dure, s'ouvrit au personnage attachant et rassurant qu'était Thynan. Il l'écouta parler, avec attention et intérêt, de sa famille, de l'importance chez les Ryder d'être le meilleur, de son désir d'excellence. La minuscule blonde parlait avec maturité et sincérité, et l'assurance avec laquelle elle avait lancé son « oui » ne faisait qu'appuyer la décision du Choixpeau de la faire entrer à Gryffondor. Olivia parla de comment, en mentant et en s'imaginant des histoires, elle avait l'impression de se truquer elle-même, de mener une nouvelle vie dans laquelle elle était une sang pur acceptée de tous, pas une petite sorcière née de parents moldus. Caley Thynan ne l'interrompit pas une fois, émerveillé par la ténacité de l'enfant: elle démontrait tous ses arguments, les justifiait, les appuyait et y croyait comme si mentir sur qui elle était n'avait jamais été mal. Thynan esquissa un sourire: cette fille serait une admirable sorcière. Dans ses yeux, il voyait qu'elle se sentait mal de mentir mais qu'elle ne pouvait faire autrement. En négociant, au fil de leurs rencontres qui se multiplièrent comme des boutons sur un visage adolescent, Thynan réussit à la convaincre d'être honnête avec les autres, et avec elle-même. Elle le supplia de ne la laisser garder qu'un seul mensonge — celui du sang pur — et il accepta, ému. Ainsi, le secret de son sang fut gardé, merveilleusement: elle n'amena jamais personne chez elle et conserva tous ses amis, Serpentard comme Gryffondor. Même vingt ans plus tard, personne ne saurait qu'elle était une petite sang-de-bourbe, mot qu'elle utilisait elle-même avec un petit pincement de coeur. THYNAN — alors c'est bon? vous acceptez de devenir maître des potions de poudlard? OLIVIA — oui. j'accepte. vous avez su me convaincre, comme toujours. THYNAN — oh miss ryder, je crois que vous étiez convaincue depuis bien longtemps. OLIVIA / ÉTOUFFE UN RIRE — probablement. THYNAN / SOURIRE ÉNIGMATIQUE — vous êtes un intéressant personnage, miss ryder. OLIVIA — vous croyez? THYNAN — oui, je crois.
Dernière édition par Olivia L. Ryder le Ven 24 Juil - 0:33, édité 3 fois | |
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